La sirène
Au cœur du cœur de sa capitale
Une hollandaise au teint cuivré
Ajuste, sous le pâle abat-jour,
Une boucle sombre aux reflets laqués
Et réaligne la couture de sa jambe.
Venues du champ de tous les possibles
Jusque sur son guéridon,
Une poignée de tulipes offre la douceur et le feu
À la caresse poudreuse des papillons de nuit
Qui viendront s’y brûler les ailes.
Le vert vibrant de leurs tiges
Sectionnées violemment dans leur prime jeunesse
S’exhibe à travers le cristal impudique,
Se marie et s’oppose au pourpre de leurs joues galbées.
Très peu d’eau !
La tulipe se doit d’avoir soif pour séduire
Tandis qu’elle dépérit en beauté face à l’écluse.
Tout comme elle
La jeunesse tranchée
Le galbe séducteur
Avec pour horizon un canal qui ne promet plus rien
Sauf à annoncer les ombres qui la fanent,
Tout comme elle
Une hollandaise au teint cuivré
A laissé ses sabots
À l’entrée du bocal.
© Phil Deken Retour vers Textes-Poèmes