Ailleurs un ciel plus sucré


Du profond de l’Azur, descendant des nuages,
Ethérés, dans l’épure, fuselés d’une essence
Appétissante et mûre, coloriés à l’image
Des formes esquissées aux pastels de l’enfance,

Si légers et si fins, au cercle si subtil,
Jamais on n’avait vu macarons plus graciles,
Jamais brume sucrée en ce pays de rêve
N’avait si joliment brodé l’air de sa sève.

Aline était ravie et d’une main gourmande
Qu’elle tendait vers les cieux où flottaient ces merveilles
Caressa doucement une courbe vermeille
Libérant des parfums de framboise et d’amande.

Du même courant d’air, des saveurs angéliques,
De vanille bourbon à l’exquise blondeur,
De chocolat amer, se déplaçaient en cœur,
Assortiment de ronds à la forme olympique.

Qu’il ait suffit, chez elle, d’attendre que l’orage
Pleuve un jus de réglisse ou crache des éclairs,
Que tous les crépuscules, en autant de mirages,
Chauffent des pains d’épices fourrés d’orange amère,

Que les doux cumulus, en groupes moutonneux,
Laissent couler leur lait au goût de crème aux œufs,
Que brouillard matinal à couper au couteau,
Vous tartine les sens de gelée de sureau,

Jamais au labyrinthe d’un jardin d’été
L’innocente, charmée par un lapin agile,
N’aurait tourné la clef des songes infantiles
Pour quitter un pays si bien achalandé.

© Phil Deken             Retour vers Textes-Poèmes

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