Volutes baroques
Le ballet des nuages
Qu’on disait silencieux,
Le troupeau du Bon Dieu,
Evanescente image,
M’apparaissait moins sage
Et d’un autre coton
Que laine de mouton
Souffrant d’effilochage,
Lorsqu’à les observer,
La musique aux tympans,
Je les vis entonnant …
du baroque chanté !
Les altocumulus
Haendéliens d’azur
Claironnaient, la voix sûre,
Le Dixit Dominus.
« Te Deum, sois loué »
Les cirrus en virgule,
Sifflaient la majuscule
Œuvre de Charpentier.
De Vivaldi, l’été
Eut le soleil voilé
Par des nuées méchantes
Aux brumes automnantes.
Un stratus, gris de glaise,
Contrit, tel Pergolèse
Assombrissait la mer
De son Stabat Mater.
Caprices nuageux ?
Cyclothymie du Vieux ?
Toujours est-il qu’enfin
Un franc soleil revint.
Je chauffais en lézard
En écoutant Mozart,
Et mon « Carpe diem »
Finit en requiem.
© Phil Deken Retour vers Textes-Poèmes